Paul Gazon P-gaz
Les carnets de P-gaz
P-gaz Gazon Paul
Paul Gazon
Publication - Septembre 2024
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Petit résumé

Les abeilles m'accompagnent depuis ma naissance. Avec un de ses cousins, mon père s'était plongé dans l'apiculture bien des années auparavant. Il élevait alors des abeilles assez vives quant à la défense de leur colonie ; des croisements relativement agressifs entre les variétés dites "italienne" et "noire" probablement ; il s'est ensuite orienté vers une espèce plus douce … la "carnolienne" ! Le miel a toujours été un élément important de l'alimentation familiale ; par moments, d'autres productions dérivées du travail des abeilles ont également agrémenté mon existence.
J'ai donc eu l'heureuse opportunité de pouvoir observer un père apiculteur chevronné tout au long de l'enfance et de la première jeunesse. L'envie de véritablement me plonger dans cette discipline ne m'est cependant venue qu'un peu plus tard, aux alentours de la vingt-cinquième année ; la découverte des premières activités martiales évoquées plus haut avaient, pendant quelques temps, monopolisé mon enthousiasme ! J'ai alors manifesté à mon père mon vif intérêt pour un essai sérieux de conduite apicole ; et je lui ai suggéré l'octroi de deux petites colonies ainsi que sa supervision pendant les premiers temps de ma véritable et nécessaire initiation ! Il a accepté !
Vint ensuite le moment de plonger mes mains nues dans une ruche grouillant de dizaines de milliers d'abeilles ; une espèce de rituel important pour qui espère évoluer avec aisance dans cet univers ! Je me souviens de l'immense répulsion ressentie lorsque mes mains se sont glissées parmi tous ces abdomens armés de dards très douloureux ! Bien des années plus tard, j'apprécie depuis longtemps intervenir dans mes ruches en short et en t-shirt lors des trop chaudes journées d'été !
Je pense que les attitudes, la régulation interne et les stratégies qui permettent d'approcher ainsi ces petits êtres "si différents des humains" présentent quelques rapports avec celles requises ou souhaitables dans la pratique des disciplines martiales évoquées dans le carnet IV ; avis tout à fait personnel d'un pratiquant de longue date de ces deux activités bien différentes … les pratiques martiales … et l'apiculture ! L'observation d'un apiculteur à l'oeuvre, surtout avec peu de protections, pourrait peut-être judicieusement inspirer certains pratiquants de disciplines martiales !

Voilà plus d'une quarantaine d'années que je me suis lancé dans une pratique apicole délibérément plus simple que celle élaborée par mon père qui, notamment, se consacrait avec aisance à "l'insémination artificielle des reines de ses abeilles" ! Mes activités professionnelles, martiales et sportives m'induisaient à cette nécessaire simplicité. Pendant pas mal d'années, j'ai néanmoins supervisé plus d'une vingtaine de ruches … "WBC" puis "Gold", les modèles utilisés avec bonheur par mon père.
À partir des années 2000, une hécatombe généralisée d'abeilles s'est mise à dévaster pas mal de ruchers ; j'ai commencé à perdre des ruches … alors qu'en 25 ans je n'en avais vu dépérir qu'une, par maladresse ! En plus du "varroa", les nouveaux pesticides néonicotinoïdes, désormais omniprésents, en étaient manifestement la cause ! Depuis lors, les firmes qui vendent ces derniers avancent régulièrement des études sommaires vantant leur innocuité. Des analyses plus sérieuses, surtout de leurs "cocktails généralement présents dans la nature", sont désormais accablantes quant à leur dangerosité pour les abeilles, les insectes, les oiseaux, les animaux … et finalement les humains !
Ces désagréments ainsi que des modifications dans la vie professionnelle et au niveau de certaines activités sportives m'ont ensuite poussé à nettement réduire mon cheptel de colonies ; cette inquiétante et croissante mortalité participant au mouvement !
En approche de la soixantaine, je me suis mis à la recherche d'un type de ruche plus léger … en prévision des années qui allaient inéluctablement suivre ! Les volumes de la ruche Warré ainsi que les les conceptions d'Émile Warré dans le domaine de l'apiculture ont commencé à m'intéresser.
Je les ai sérieusement essayés ! Je me trouve assez satisfait du volume des éléments … mieux accordés au septuagénaire que je suis depuis lors devenu. Je les ai cependant d'emblée portés à neuf rayons ou cadres à la place de huit ; le chiffre 9 me plaisant mieux que le 8 ; plus sérieusement, je voyais de bonnes raisons à cette modification !
Quant aux conceptions d'Émile Warré au niveau de la conduite et de certaines caractéristiques de cette ruche, quelques années d'essais sincères me laissent des impressions quelque peu mitigées ! Malgré l'environnement désormais fort dégradé, les abeilles ainsi logées semblent s'en tirer relativement bien durant des périodes assez longues pendant lesquelles "l'apiculteur" se trouve occupé ailleurs ; voilà déjà un point très positif ! La pose des éléments supplémentaires "par en-dessous" et le système des "rayons à barettes", d'apparence fort simple outre leur côté économique, s'avère finalement relativement fastidieux, compliqué et peu rentable.
J'envisage donc pour les années qui viennent d'en revenir à un système à cadres et à une conduite mariant tantôt "les procédures de l'apiculture moderne" tantôt "les recommandations d'Émile Warré" en fonction de mes disponibilités et du moment de l'intervention dans la saison. Émile Warré a élaboré sa conduite de sa "ruche populaire" il y a un siècle ; énormément de choses ont radicalement changé depuis, à commencer par l'environnement … fort dégradé ! Je pense qu'il vaut mieux chercher à s'adapter aux situations actuelles … et surtout aider les abeilles à un peu mieux supporter les changements brutaux qui les accablent (varroa, pesticides, maladies, frelons asiatiques, appauvrissement dramatique de la flore et d'autres encore) !

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Après l'avoir lu, relu et re-relu, je considère la dernière et 12ème édition du manuel d'apiculture de l'Abbé Warré comme un très remarquable ouvrage … susceptible de judicieusement inspirer nombre d'apiculteurs … débutants comme confirmés ! Comme évoqué plus haut, élaboré il y a un siècle, je pense qu'il appelle néanmoins quelques adaptations !
Émile Warré est décédé en 1951. Ce manuel (12ème édition) se trouve sur Internet … en fichiers "images" ou "pdf de format A4" … peu commodes pour la lecture via les supports électroniques actuels.

 

Comme pour les manuels de Wado-Ryu accessibles plus haut, j'ai … pour ma commodité de relecture et aussi dans un but de partage … effectué la transcription numérique de ce manuel d'apiculture de l'Abbé Warré en fichiers "Pdf" facilement lisibles sur tablettes, liseuses et smartphones ! Et je me suis attaché à un transfert au plus fidèle des textes et dessins du manuel original "papier" !

 

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Début du Carnet VIII
I : Environné très tôt par des populations d'abeilles ; précoce héritage paternel

De l’observation d’un père apiculteur chevronné … à la pratique personnelle de cette discipline
Le monde des insectes, des abeilles et de l’apiculture, j’y suis, comme écrit dans une tout autre histoire, tombé dedans … petit, mon père ayant entrepris … de "cultiver" des colonies d’abeilles bien avant ma naissance.
Âgé de quelques semaines seulement, des milliers de butineuses vinrent un jour bruisser autour de mon berceau. Des cadres fraîchement extraits étaient rangés dans un coin de la pièce … et une fenêtre était restée entrouverte ! Mes parents m’écartèrent. Aucun dard n’effleura mon tendre épiderme.
Très intéressé par l’extraction du miel au cours de ma quatrième année, ma gourmandise pour ce délice envoya ma main d’enfant près d’un organe mobile de la machine et "Sprotch" mon petit doigt se transforma instantanément en bouillie.
Premier tribut à cette noble discipline … qui me permit plus tard de faire parfois le pitre et délirer … en prétendant avoir appartenu au "clan des Yakusas" … ou d’avoir perdu cet auriculaire au cours d’un rude combat au sabre … ou bien encore prenant l’air d’un fou … de faire mine de l’enfoncer au plus loin dans une narine et de me chatouiller la base du cerveau.
Ces abeilles tenues par mon père … je les ai simplement côtoyées au cours de l’adolescence et de la première jeunesse. Les études secondaires puis universitaires occupaient une considérable partie du temps. Et je me suis alors plutôt intéressé … aux arts martiaux et aux chevaux !

 


A l’approche de mes vingt-cinq ans, je me suis enfin rendu compte de la richesse et de l’immense intérêt de cette discipline apicole et, sous les conseils avisés de ce père apiculteur, j’ai commencé … à plonger des mains hésitantes dans ces grouillantes populations gaillardement armées.
Je me souviens de cette énorme répulsion à surmonter … et aussi du grand plaisir d’y être arrivé ! Je m’y suis ensuite accoutumé. Les piqûres ont suivi, nombreuses parfois. Mon organisme s’est passablement "mithridatisé" … et très vite, j’aurais éprouvé bien du mal à ne plus sentir d’abeilles dans mon environnement.

La suite dans le carnet VIII "pdf" : Évolutions dans ma pratique de l'apiculture et autres observations du monde des insectes